Le trio partit en direction du désert. Ils chevauchèrent pendant de longues heures puis poursuivirent leur chemin à pieds pour laisser les chameaux tenus en laisse se reposer un peu jusqu'à la tombée de la nuit. Il faisait très chaud et le voyage semblait interminable. Ils avaient peur de manquer d'eau. Au pied d'une grande dune, is décidèrent de planter leurs tentes car le vent soufflait très fort et le sable volant dans tous les sens devenait insupportable.
À l'aube, la tempête annoncée les avait rattrapés. Ils allaient rechercher le fameux temple, mais hélas, lors du vent de sable, Jérémie avait perdu la carte trouvée à l'hôtel ! Ils se croyaient perdus ! Les garçons et le guide attendirent que la brise se calme enfin pour lever le camp.
Un jour plus tard, ils purent reprendre leur périple à la recherche du temple, mais la tempête avait tout balayé sur son passage et le désert avait changé. S'aidant d'une boussole, leur guide réussit malgré tout à retrouver son orientation. et au bout de deux longues journées d'avancée à chameau sans repos et sous un soleil cuisant, Jérémie très fatigué s'écria :
- Regardez, le temple, des individus en sortent ! Ce sont certainement mes parents !
- Hélas, non, jeune homme. Il n'y a rien dans cette direction. Tu es victime d'un mirage causé par l'épuisement, répondit le guide.
Plus tard, grimpés sur leurs montures, Théophile et Jérémie avancaient toujours au trot des grandes bêtes dociles, à quelques mètres derrière leur guide dans le désert de la soif. Soudain, juste devant eux, quelque chose se dessina dans le lointain. Ils virent enfin apparaître au pied de plusieurs grandes dunes la silhouette d'un ancien temple. Ils atteignaient leur but, c'était bien le temple d'Osiris ! Malheureusement, l'entrée semblait en grande partie ensevelie sous des tonnes de sable blanc ! Descendant de leur chameau en faisant attention à ne pas tomber, les deux garçons se mirent à courir comme des fous pour arriver le plus vite possible devant le temple. Leur guide arrêta alors la petite caravane à quelques dizaines de mètres de l'édifice à moitié en ruines. En quelques minutes, ils arrivèrent devant une grande porte close. Les deux jeunes garçons la regardèrent avec stupéfaction puis Jérémie déclara :
- Je pense que mon père est dans ce temple en train de chercher ma mère. Il faut qu'on le retrouve et qu'on l'aide, dépéchons-nous !
Théophile qui contemplait l'immense porte ne fit pas attention à ce que lui disait Jérémie.
- Théophile ! Théophile ! Tu m'entends ?
- Hein ? Oui, je t'entends.
- As-tu entendu ce que je t'ai dit ?
- Non.
- Bon, je vais le répéter ! Je pense que mon père est dedans en train de chercher ma mère et qu'il faut aller le retrouver et l'aider.
- Moi je veux bien, mais comment faut-il faire pour entrer ? Regarde la porte est complètement fermée.
- Tu as raison, on ne pourra pas entrer par là.
Suite à ce que venait de dire Jérémie, Théophile eut une étrange vision qui ne dura pas longtemps mais celle-ci lui indiqua comment faire pour entrer. Il fallait composer une combinaison secrète en appuyant sur différents symboles gravés sur la porte. Les garçons s'exécutèrent et l'énorme portail s'ouvrit devant eux. Dedans, il faisait très sombre et seule la lueur du soleil pénétrait dans un couloir sans fin. Théophile et Jérémie hésitèrent un instant avant d'entrer. Enfin, ils se décidèrent, mais au dernier moment, quelque chose retint Théophile. Jérémie se retourna et vit que l'autre garçon ne venait pas. Il lui demanda :
- Qu'y a-t-il ?
- Quand nous serons entrés, il faudra faire attention aux pièges. Mais comment faire pour avoir de la lumière ?
- Ne t'inquiète pas ! Ma mère m'a appris les secrets pour éviter tous les pièges des pharaons ! Et pour la lumière, normalement, dans les couloirs, sur la droite, il doit y avoir un miroir. En le tournant, on déclenche tous les autres qui reflèteront entre eux la lumière dans le temple.
- C'est suspect que ta mère sache ça !
- Non, c'est normal. Elle étudiait les plans un mois avant de rejoindre le professeur Jalourb ! Bon, on le cherche ou pas, ce miroir ?
- Oui, tu as raison. Ne restons pas ici.
Ils le trouvèrent enfin et Jérémie le poussa avec force. En une seconde, le temple était entièrement illuminé ! En avançant, Jérémie indiquait à Théophile les endroits où il fallait passer pour ne pas se faire prendre par les anciens pièges. Avant d'accéder à la chambre du pharaon, il fallait passer par un couloir interdit, conduisant au c¦ur du temple. Arrivés sur place, ils allèrent l'explorer. C'était comme un labyrinthe géant et Jérémie et Théophile se retrouvaient souvent dans la même pièce. Enfin, ils tombèrent sur une sorte de passage secret qui menait vers des souterrains. Devant eux se dressaient deux grandes statues. L'une représentait Isis et l'autre Osiris, se tenant la main. Juste en dessous de cette étrange union une grande et massive porte les attendait.
- Allons-y, dit courageusement Théophile.
- Minute, Papillon, réfléchis un peu ! Comment comptes-tu ouvrir la porte ? Répliqua Jérémie.
- Je ne sais pas, mais ton père et ta mère sont à l'intérieur ! Logiquement, la porte doit être entrouverte, rétorqua Théophile.
Alors, remplis d'un nouvel espoir, ils avancèrent, mais retombèrent un peu plus bas. La porte était fermée. C'était impossible d'avancer.
- Une logique à toute épreuve, dit Jérémie. Je te repose la question : comment comptes-tu ouvrir cette porte ?
Mais de nouveau Théophile ne répondit pas et il s'avança tout près de la porte. En la frôlant, celle-ci s'ouvrit.
-Tu pourrais m'expliquer ?
-Viens ! Suis-moi ! dit Théophile d'une voix grave.
Et ils entrèrent ; l'endroit était noir et les deux amis marchaient dans la pénombre.
- Marche moins vite. Je ne te suis plus. Attends ! Il faut que je me repose.
Pendant que Jérémie parlait, des bruits de pas se firent entendre derrière eux, suivis d'un cri qui leur glaça l'échine.
- Tout bien réfléchi, on se reposera plus tard, dit Jérémie.
Et ils se mirent à courir jusqu'à une pièce éclairée. Ils s'y arrêtèrent. Les cris cessèrent et Théophile reprit ses esprits.
- Où sommes nous ?
-Comment ? Tu ne te souviens pas ? Dit Jérémie.
- Non, à partir de la porte, j'ai un trou noir.
- Eh bien je vais te rafraîchir la mémoire ! Tu es devenu bizarre, nous sommes entrés, nous avons marché, nous avons entendu des bruits bizarres et nous voilà ici. S'énerva Jérémie.
- Ne t'énerve pas.
- Je ne m'énerve pas, répondit Jérémie, ou un peu, beaucoup ! Et puis, zut !
- Chut, écoute ! Des bruits de pas. Viens te cacher, chuchota Théophile.
Ils se dépêchèrent d'aller derrière une grosse pierre. Leur patience fut récompensée car au bout de quelques minutes deux squelettes entrèrent dans la pièce et dirent :
- Pouah, je déteste cette lumière, dit l'un.
-Tais-toi et avance, Seth a demandé de lui apporter ceci, dit l'autre, en montrant un paquet.
-Jérémie, Jérémie regarde, ils vont nous montrer le chemin, Jérémie ?
- Hein ! Quoi ? Qu'est-ce ? Comment ici ? Ah oui suivons-les ! dit Jérémie en baillant.
Ils les suivirent dans des couloirs étroits et débouchèrent dans une salle remplie de squelettes.
- Mauvaise initiative de ma part ! rétorqua Théophile en reculant.
- Tais-toi un peu et tend l'oreille.
- Comment tendre l'oreille, quand un chien te perce les tympans ?
- Quel chien ? Demanda Jérémie.
- Celui qui arrive, dit Théophile, en montrant Sachem du doigt.
- Il veut quelque chose.
- Tu parles le chien maintenant ?
- Non, mais suivons-le, reprit Jérémie.
-Tu ne vas quand même pas croire que ce chien va nous guider !
- Eh si, ça doit être l'intuition masculine !
-Très drôle, dit Théophile. Fais ce que tu veux, mais sortons d'ici. Cet endroit me donne la chair de poule !
Alors, ils suivirent le chien, parcourant des couloirs et arrivèrent dans une grande pièce.
- J'ai faim, j'ai faim, se lamentait une voix inconnue qui semblait bien proche.
- C'est Papa ! Cria Jérémie.
Le garçon courut vers une sorte de cage, suivi de près par Théophile et Sachem sans se douter que les catastrophes naturelles continuaient à sévir un peu partout. Il leur fallait aussi s'occuper de ça pour que tout rentre dans l'ordre...
Que fait Célestine, pendant ce temps ?