L'homme en noir fit un signe de la main comme pour lui dire de le suivre. Gil le suivit mais ce n'était pas facile car si l'homme en noir évitait les nombreux passants, Gil les heurtait souvent. En suivant l'homme mystérieux, il avait remarqué que tous avaient un objet pour se défendre: fourche, pique, pioche, faux...

Pour passer inaperçu, Gil attrapa une cape qui séchait sur un fil et déroba une fourche posée là. Gil dut s'écarter pour laisser passer un carrosse tiré par quatre chevaux. La foule hurlait: "Vive la Révolution! Qu'on tue les chevaux pour les manger!"Gil regarda les révolutionnaires tirer les nobles de leur carrosse et les entraîner. Les hommes enfermés dans la Bastille apparurent derrière les barreaux. On entendit un énorme bruit. Avec un grand tronc d'arbre en travers, une dizaine d'hommes poussaient tous en même temps sur la porte de la forteresse. Gil crut avoir perdu l'homme en noir dans la pagaille. Il se mit à courir à travers un dédale de ruelles. Un gamin l'entraîna sur une colline qui dominait la Bastille. Des hommes tombaient, tués par les flèches. Un mur s'écroula, détruit par un canon. Tout le monde parlait de l'homme en noir. On disait qu'après son passage, tout n'était plus que ruines et cendres fumantes...

Gil ramassa une pique abandonnée par un sans-culotte et partit à sa recherche. Il sortit de Paris et marcha dans les bois jusqu'à une rivière. De l'autre côté, en haut d'une colline qui dominait un village, un fier château dressait ses tours et ses remparts vers le ciel. Les pierres étaient noires comme la lave froide, le ciel orageux. Au détour d'un roncier, l'homme en noir apparut.

-Voici ton chemin. Tes amis t'attendent.

A peine eut-il prononcé ces mots qu'il disparut dans un tourbillon de flammes, une odeur de soufre et un ricanement satanique.

Le courant de la rivière n'était pas très fort. Gil traversa et aperçut bientôt Giga, Max, Sam, Lina et Momo qui l'attendaient sur le pont-levis.

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