Il arriva près d'un lac; hélas, il ne savait pas nager. Il escalada des montagnes pour sortir de ce tableau, mais ceci était bien impossible. Il trébucha sur une racine d'arbre. Quand il se releva, il tomba à nouveau, car sa cheville n'avait pas supporté le choc.
"Aïe! hurla le fugitif.
A chaque trou, il tombait; à chaque flaque de boue, il se salissait et se tordait les chevilles. Il en eut assez et finit par retirer ses chaussures. Il courait pieds-nus.
Le tableau où il était tombé était si vieux, qu'à certains endroits, la couche de peinture était si épaisse qu'on s'y enfonçait comme dans du sable mouvant. Momo vivait un véritable enfer. Il faisait chaud, comme dans un désert. L'odeur était insupportable, comme dans une porcherie. Il représentait un vieux paysage d'arbres et de boue. Pourtant, il était rempli de couleurs et c'est ce qui lui redonna du courage. En courant, il se planta une aiguille dans le pied. Il hurla ! Il était à bout de souffle; il ne pouvait presque plus respirer.
