Toute la nuit, Julian fit des cauchemars. Il était perdu dans la ville de Kiaféquoi. Il courait comme un fou dans une rue qui s'appelait la rue du chantier de bateaux . Il y avait un château. Il ouvrait une porte, entrait, montait des escaliers jusqu'à un mur ouvert sur lequel s'alignaient trois boutons. Il appuyait sur un bouton rouge, le mur se refermait et un autre mur s'ouvrait. Zohra l'attendait. Elle criait "Qui est là? "
Et Julian rêvait qu'il marchait sur une veuve noire. Il y avait du sang sur ses baskets. Il s'approchait d'un nid de tarentules et de mygales. Un anaconda essayait de l'attraper et il fuyait en moto-cross. Arrivait un varan qui prenait l'anaconda avec sa queue et l'étranglait. Julian courait à toute vitesse, Zohra à ses trousses. Il lui faisait un croche-pied, elle glissait sur le parquet et se cognait dans une casserole. Et voilà que Zohra tombait dans une bouche d'égout : « Plouf, glou, glou, glou, je... glou... me... glou... vengerais. » Comme elle était maigre, elle restait à la surface.
Il se réveilla en sueur en entendant une sirène de police qui passait dans la rue.
Il descendit les escaliers pour trouver sa mère. Ses parents, très inquiets, le serrèrent dans leurs bras. Ils demandèrent :
- Que t'est-il arrivé ?
- Une bonne chose et une mauvaise chose. Par laquelle voulez-vous commencer ?
- Par la mauvaise.
- Dacodac ! Voici la mauvaise : Une dame m'a enlevé, elle s'appelle Zohra ! Elle m'a ligoté et, à cause de ça, je n'ai pas pu aller à l'école. La bonne chose, c'est que j'ai trouvé mille euros.
- Demain, nous irons au commissariat pour tout expliquer, dirent les parents.