Jean-Pierre avançait avec Sachem, dans le temple. Tout à coup, le chien trouva un objet, il se mit alors à aboyer pour prévenir son nouveau maître. C'était une broche ! Plus précisément la broche que Jean-Pierre avait offerte à Sarah le jour de la naissance de Jérémie. Il était sur la bonne voie.
Il se mit à inspecter cette salle très minutieusement, centimètre pas centimètre, en balayant le sol avec un petit pinceau pour écarter le sable. Il ne laissait pas un pouce de mur ni de terre inexploré. Sachem le regardait faire, intrigué mais fidèle au poste. Il montait la garde à l'entrée de la salle. Puis il se mit à faire le tour de la pièce, en reniflant chaque recoin, balayant lui aussi le sable avec son souffle. Soudain, il se mit à gratter le sol, doucement d'abord puis plus nerveusement, et commença à gémir, alertant alors Jean-Pierre. Celui-ci se rapprocha et inspecta l'endroit dégagé par son chien : il y vit une inscription gravée, comme par la lame d'un couteau, et reconnut l'écriture de sa femme.
Il chercha alors d'autres indices mais il ne trouva rien. Seule une pierre dépassait du mur à cet endroit : Jean-Pierre tâtonna la pierre, appuya dessus, mais rien ne se passa. Il la saisit alors à deux mains et tira légèrement : il sentit qu'elle venait peu à peu à lui. Il tira à nouveau et un grondement sourd se fit alors entendre. Sachem se mit à aboyer violemment, et à reculer progressivement, apeuré, tandis qu'une partie du mur commençait à pivoter sur elle-même.
La poussière soulevée empêchait de distinguer quoi que ce soit, aussi Jean-Pierre attendit, pétrifié, qu'elle se soit dissipée. Plusieurs minutes se passèrent ainsi, et Jean-Pierre n'osait pas bouger. Soudain, il sentit qu'on tiraillait sa veste : c'était Sachem qui, en gémissant d'un air rassurant, voulait l'entraîner vers le passage ouvert devant eux. Inquiet, le père de Jérémie se décida enfin à avancer et découvrit un étroit escalier qui descendait vers les profondeurs de la terre. Précédé de Sachem, qui semblait avoir flairé quelque chose, il descendit marche après marche cet escalier vertigineux.
Quelques minutes plus tard, il parvint dans une salle voûtée, très sombre, où ses yeux ne percevaient encore rien. Sachem se précipita en aboyant puis s'arrêta devant une cage en remuant la queue. Jean-Pierre s'avança à tâtons et le rejoignit. Ses yeux s'habituaient peu à peu à l'obscurité. Il avança la tête vers la cage, et, fit un suprême effort pour distinguer ce que la cage contenait.
Il entendit alors une voix douce qu'il connaissait si bien : « Mon Dieu ! Ce n'est pas possible ! Jean-Pierre ! C'est toi ? » Cette voix, qu'il aimait tant, et qu'il n'avait pas entendu depuis longtemps, c'était celle de Sarah ! Sarah ! Sarah était prisonnière de cette cage à côté de laquelle deux terribles squelettes semblaient monter la garde ! Tout autour des centaines d'autres squelettes étaient amoncelées ! Aucune issue ne semblait exister dans cette pièce très sombre, la seule faible source de lumière provenait de plusieurs chandelles allumées contre les murs. « Quelqu'un de vivant doit venir ici ! » songea le chirurgien en s'approchant de l'endroit où la jeune archéologue était enfermée. Soudain, un bruit sourd accompagna l'ouverture d'une mystérieuse porte dans la paroi du mur opposé. La prisonnière et son mari, stupéfaits, aperçurent avec frayeur une silhouette qui s'avançait lentement, suivie de dizaines d'autres silhouettes, placées en deux lignes droites, bien ordonnées, telle une armée en marche. À contre-jour, ces formes se détachaient, noires sur fond jaune, et Jean-Pierre pensa qu'il n'existait aucun moyen pour s'échapper avec Sarah.
Il était inutile de crier, comme la pauvre Sarah, il était pris au piège