Les nettoyeurs avaient réussi à enfermer le fantôme dans un endroit souterrain sombre et humide, l'ancienne prison de la ville. C'était une toute petite pièce avec une porte en fer et des barreaux. Elle était sombre et on ne voyait presque rien.

Il ne pouvait pas lever les bras ni se mettre debout ; il pouvait à peine s'asseoir. Les murs étaient vieux et humides, couverts de moisissures et de toiles d'araignées. Par-ci par-là, on distinguait des empreintes de doigts. Pas de lumière, juste une petite fenêtre trop haute. Il faisait chaud et humide, ça sentait une drôle d'odeur, comme une odeur d'insectes.

Notre fantôme entendait des bruits de petites bêtes : des rats, des souris, des fourmis, des blattes se baladaient ; des cafards lui montaient dessus.

Dans un coin, un vieux banc abîmé qui ne tenait presque plus, lui permettait de s'isoler de tous ces affreux animaux. Il se sentait tout drôle. Il tremblait. Il ne pouvait plus s'arrêter de trembler. Des picotements lui traversaient le corps. Ses gestes étaient lents comme s'il avait sommeil. Il crut qu'il allait mourir ! Qu'il allait exploser ! Mais il se ressaisit et pensa que Coraline et le marchand de bonbons viendrait le chercher. Il rêvait d'évasion...

" Je vais pousser un grand cri et m'effondrer. Un gardien va venir voir ce qui se passe. Quand il sera là, je l'assommerai et je sortirai. Puis je courrai très vite jusqu'à la gare. Mais il me faudrait un antidote à la potion, un flacon d'azote citrique alitronique et du mécisme alitractome de soude et du CH 00436..."

Et comme le fantôme avait fini par s'endormir, les nettoyeurs lui firent une nouvelle piqûre. Il se réveilla encore plus lourd. Sa tête devenait beige rosée, ses traits lisses prenaient du relief. La piqûre faisait effet.

Il pensa à ses parents qui étaient morts. Au loin, il entendait des rires et de la musique. Les nettoyeurs faisaient la fête...

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