Tyson était un cheval de course, à la robe noire. Beau et gentil, il courait très vite. Pendant des mois, le beau cheval aux yeux marron s'entraînait chaque jour à l'hippodrome, pour préparer le grand prix du dimanche. Mais si, fatigué, le pauvre Tyson refusait de s'entraîner, il recevait vingt-cinq coups de fouet. Particulièrement méchant, son jockey voulait gagner tous les tournois.

Un jour de Grand Prix, il pleuvait très fort. Le ciel était gris, presque noir. De gros grêlons tombaient, des éclairs illuminaient le ciel. Malgré la violence du vent, le départ de la course avait été donné. Le sol de la piste était boueux, et il se mit à neiger avec force. À chaque pas, les pattes du pauvre cheval portant le numéro 7 s'enfonçaient dans la boue. Son jockey était nerveux et tapait méchamment sa monture avec son fouet pour la faire courir plus vite encore, malgré le mauvais temps. Des éclairs passaient devant eux. Soudain, à quelques mètres de l'arrivée, Tyson glissa sur un caillou, bouscula un autre pur-sang et heurta une grosse pierre recouverte de neige. Il trébucha, tomba, et se coinça brutalement entre les barrières, se blessant au flanc et à la jambe. Deux minutes plus tard, un autre jockey qui allait très vite passa la ligne d'arrivée. C'était la première fois que Tyson perdait une course ! Le pauvre cheval souffrait. Fou de colère, son jockey l'avait emmené dans son box pour le fouetter. La pauvre bête mettait de grands coups de sabots contre les murs et son entraîneur essayait en vain de le calmer.

Quelques heures plus tard, le cheval trop battu s'était enfui. Il traversa les bois, les champs, et resta tout seul près de cinq longues journées. Il se nourrissait de maïs, de champignons et de feuilles. C'est dans cette campagne isolée, qu'un gentil Monsieur le trouva. Il le ramena dans sa ferme, le soigna et lui construisit un box pour qu'il puisse dormir tranquillement. Hélas, la nuit, Tyson se cognait partout et le pauvre homme, ne pouvant plus l'arrêter, ne savait que faire ! Il décida alors de l'adopter. Monsieur Black habitait dans une maisonnette, près du Petit bois Joli, avec sa femme et leurs deux enfants. Corentin Black était un ancien jockey, lui aussi, et Tyson continua à courir pour le plaisir. Ils s'aimaient vraiment bien tous les deux.

 

Un jour que Vendémière allait chez sa grand-mère, elle vit Tyson, de loin. La fille s'arrêta auprès de la maisonnette de Monsieur Black pour voir le grand cheval blessé. Elle avait envie de pleurer. Elle toqua à la porte et l'homme ouvrit. Elle lui raconta qu'elle était triste à chaque fois qu'elle voyait le pauvre cheval. Monsieur Black lui proposa de venir le voir plus souvent. Alors, la fillette y alla tous les soirs. Elle lui apportait des pommes, des carottes, de l'avoine. Peu à peu, le cheval allait mieux et la fillette put le monter pour galoper dans les champs.

Monsieur Black était heureux. Désormais, Tyson avait de la compagnie. Pour remercier Vendémière, il lui dit :

- Viens chez moi quand tu veux, petite, ainsi tu pourras passer plus de temps avec Tyson.

Depuis ce temps, le cheval promenait tranquillement des enfants sur son dos. Mais il pensait toujours aux applaudissements, aux cris de joie des gens, aux coupes qu'il avait gagnées pendant les grands concours. Il rêvait de se retrouver un jour, en tête, sur les hippodromes du monde entier...

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